La Nature

par Françoise Viala et Vincent Martin*


Pour la quatrième année consécutive, le CAES national a organisé un stage de photographie dans le cadre de son action culturelle. Comme en 1997, il se déroulait à l'île d`Oléron dans le centre de vacances de La Vieille Perrotine. Du 23 au 29 avril 1998, seize stagiaires - encadrés par quatre animateurs - ont pu s'initier aux techniques de prise de vue adaptées à la faune et à la flore.

Une part importante du travail a aussi été réalisée en laboratoire. Après la prise de vue, les stagiaires apprenaient en effet à développer leur film diapositive, à choisir une image et à la tirer sur papier, avec pour but final une exposition photographique qui viendrait animer La Vieille Perrotine.

Nous avions choisi de travailler en couleur, la flore de l'île à cette époque de l'année se prêtant naturellement bien à cette approche. Et inutile d'aller très loin ; la nature fait le charme et le quotidien du centre. L'Ophrys Passionis est aux portes de La Vieille Perrotine, les hérons ornent les bords des bassins alors que les hiboux Petit-Duc sonnent l'heure du coucher. Malheureusement, les conditions météorologiques ne nous ont pas été très favorables pendant le stage mais aussi et surtout avant, retardant de beaucoup l'apparition de la flore.

Quoi qu'il en fut, les stagiaires ont su déjouer Zeus et Éole. La pluie était de la partie ? Qu'importe, la goutte d'eau était là pour parfaire la beauté et la fragilité de la fleur. Le soleil n'était pas à son heure ? Tant mieux, la lumière était alors plus douce et la piéride (papillon blanc ou jaune), toute endormie, se laissait paisiblement surprendre. Toutes les conditions sont bonnes pour le photographe. Et chacun, sur les conseils des plus avertis, a su exploiter l'éclairage naturel en usant de réflecteurs ou de techniques plus sophistiquées pour saisir les traits du petit monde qui nous entoure

Giroflées
© Didier LEMOINE
 

Demoiselle de Numidie
© Martine HEYDE

À l'issue de la prise de vue, c'est le long travail de sa mise en valeur qui commence, et les stagiaires ont su mettre autant d'enthousiasme dans cet aspect du travail que dans le précédent. Pour ce faire, nous avions aménagé un gîte en laboratoire photographique et l'avions équipé de deux postes de tirage et d'une machine de développement, opérations délicates, la chimie couleur, contrairement au noir et blanc, nécessitant une régulation thermostatique très précise des bains. Bernard Soulestin et Annick Touvet, pour leur part, supervisaient le développement des films. Des conférences techniques sont également venues animer les soirées. L'une des principales difficultés rencontrées fut que chaque stagiaire puisse bénéficier d'un temps de formation individualisée.


L'exposition est venue comme prévu conclure le travail mené par les stagiaires tout au long de ces cinq jours de stage et animer le centre de vacances - de manière certes éphémère, le temps d'une soirée. La dernière soirée, consacrée au bilan, a donné lieu à de nombreux échanges et a mis en évidence la pertinence de la formation : réaliser une image dans sa globalité, de la prise de vue à l'exposition.

Pour certains ce stage restera un souvenir mémorable de rencontres avec des sangliers et des renards au détour d'un chemin ou pendant un affût. Mais pour tous, il signifie le début d'une amitié, riche en échanges et en collaborations. Au matin du 29 avril, c'était des amis qui se séparaient, non plus seulement un groupe de stagiaires et leurs formateurs.

Vincent Martin et Martine Heyde déployant des trésors d'ingéniosité pour photographier une orchidée
© Françoise VIALA

*Les animateurs de ce stage : Vincent Martin, Bernard Soulestin, Annick Touvet et Françoise Viala.


Nous tenons à remercier Monsieur Bonnichon et la société PAI-RTC qui nous ont gracieusement fourni la chimie couleur sans laquelle nous n'aurions pu travailler.

 

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