Stage photo 1999 à Oléron

Le portrait et sa mise en scène

Voici cinq ans déjà, le CAES a choisi de contribuer au développement de l'art photographique en organisant notamment chaque année des stages de cinq jours dans ses centres de vacances. Une centaine de stagiaires a déjà pu découvrir de nombreux aspects de la photographie et bénéficier du dynamisme du CAES et de ses animateurs. Cinq ans, c'est déjà l'occasion de revenir sur cette aventure pour tirer un premier bilan de cette action culturelle.
 
Cinq ans d'expérience partagée

Dans le sillage de l'ancien photo-club national, grâce à leur enthousiasme et avec l'aide du CAES national, quatre amoureux de l'image, Jean-François Bariteaud, Serge Équilbey, Pascal Gihr et Alain Schilling ont mis en place le premier stage en 1995. Dans les décors superbes des centres d'Oléron puis d'Aussois, particulièrement propices à la prise de vue, et dans la meilleure ambiance possible, tous les aspects techniques y ont été abordés : de la prise de vue au tirage en passant par le développement, en positif couleur comme en négatif noir et blanc. Ainsi, avec l'aide des animateurs, la photographie sous toutes ses formes est devenue accessible pour l'amateur. Force est de constater que l'objectif de ce premier stage a été rempli : les stagiaires éclairés ont développé à leur tour l'activité qui les passionne dans leur section locale.

Photo

Suzanne Poulat et Michel Miguet ont ainsi largement contribué à l'essor du photo-club de Villeurbanne, Les Déclencheurs souples, tout comme Bernard Soulestin ou Maxime Bernard ont respectivement donné une impulsion aux photo-clubs de Limoges et de Strasbourg. Dans le même temps, d'autres ont rejoint l'équipe d'animation et font maintenant partager leur expérience et leur passion, déployant des trésors de pédagogie, de bonne humeur et d'enthousiasme, comme Robert Mégy ou Françoise Viala, entre autres. Après deux stages généralistes en 1995 et 1996, après avoir abordé la photo de reportage en 1997 ou celle de la faune et de la flore charentaises en 1998, que nous réservait le millésime 1999 ?

Parapluies et réflecteurs

Tout a commencé le 31 août sous le soleil de La Vieille Perrotine à Oléron. Seize stagiaires et cinq animateurs s'étaient donné rendez-vous pour travailler sur le portrait et sa mise en scène, tous fermement décidés à relever ce nouveau défi. Après un accueil particulièrement chaleureux de Jean-Luc Mathiot, directeur du centre, et de son équipe, il fallait sans attendre se mettre en scène, penser chaque paramètre de la prise de vue. Chacun s'est alors attaché à animer les accessoires en un véritable ballet : parapluies, réflecteurs, lampes et flashes, le principal objectif étant de modeler la lumière. Stagiaires, animateurs et même vacanciers se sont initiés à une activité le plus souvent nouvelle pour eux : servir de modèle aux photographes. De quoi susciter des vocations !

Prendre la pose

Après quelques prises de vue timides, voire conventionnelles, chacun s'est vite pris au jeu, dirigeant son modèle avec plus de précision. Certains se sont pliés de bonne grâce aux desiderata de l'artiste. Du portrait traditionnel à la prise de vue avec accessoires, l'imagination du photographe alliée à la complaisance des modèles a permis une grande diversité de poses. Fallait-il voir, pour les stagiaires les plus timides ayant aussi servi de modèle, l'occasion d'adopter des poses qu'ils n'avaient pas voulu imposer à leur propre modèle, un simple prétexte au jeu ou le réel reflet de leur personnalité ? La pratique de l'autoportrait fut en tout cas l'occasion pour les stagiaires de se dévoiler, sous des attitudes aussi diverses qu'inattendues.

Qu'est-ce que le portrait ?

Nous en sommes venus à nous interroger sur la philosophie du portrait. Qu'est-ce que le portrait ? Une rencontre ? Une image profonde du modèle ? L'expression d'un regard ? Une intimité dévoilée ? Nous avons été guidés dans cette quête entre autres par Jacques Gloriès, photographe professionnel, qui nous apporta sa vision du portrait, nous dévoila durant deux jours ses techniques de travail, en intérieur comme en extérieur. Avec son naturel, il nous fit mieux comprendre son approche, percevoir l'émotion et la complicité qui devaient unir modèle et photographe.

Programme chargé, pari tenu

Après la prise de vue, le travail en chambre noire, les multiples essais de virage - où certains ont pu jouer les apprentis chimistes -, la mise en valeur de l'image en vue d'une exposition, les journées s'achevaient par des conférences artistiques sur l'histoire du portrait, suivies de débats.Programme chargé mais pari tenu !Le dernier soir, une vingtaine de chefs-d'œuvre ornait La Vieille Perrotine, l'occasion pour les vacanciers d'apprécier le travail fourni et, éventuellement, de se reconnaître sur les clichés. Ce stage a été formateur à plus d'un titre. Nul doute qu'en transpirant en studio sous les lampes et les déguisements, les photographes photographiés ont eu une pensée de soutien pour leur modèle montrant des signes d'impatience lors de pose trop longues. La diversité des animateurs et des stagiaires a permis des échanges de vue intéressants sur la photographie. Comme les précédents, ce stage a été l'occasion de dynamiser l'activité photo au sein des CLAS et de constituer un réseau de passionnés de l'image. Il restera pour tous un moment inoubliable où l'amitié, la complicité, l'engagement de chacun dans les différentes épreuves furent toujours présents. Chacun est rentré avec une vision élargie du portrait, un savoir et des techniques photographiques nouveaux, des polycopiés plein les bras, et surtout l'envie d'exercer son talent sur de nouvelles " âmes ".

Les perspectives d'avenir

Du 4 au 8 septembre prochain, le CAES proposera à nouveau un stage à Oléron. Il constituera une diversification notable puisqu'il s'ouvrira au son. Il s'adressera en effet aux amateurs de montage audiovisuel à partir de diapositives noir et blanc ou couleur. Il s'agira d'apprendre à donner vie à l'image sur fond musical, à mettre en harmonie images et musiques à partir de techniques audiovisuelles simples. Cet apprentissage et tous les conseils dispensés au long du stage pourront par exemple être avantageusement mis en pratique pour créer des animations en utilisant des logiciels informatiques tels que Power Point en mode diaporama. Ce nouveau stage viendra à sa façon participer au développement régulier de la pratique photographique des agents, pratique qui concourt désormais de plus en plus spontanément à éveiller leur désir de rejoindre les clubs photo existant dans leur région - voire d'en créer de nouveaux - ou d'encadrer à leur tour de futurs stages, stages qui présentent par ailleurs l'incomparable et enrichissant avantage de faire se rencontrer des personnes de provenances et pratiques professionnelles les plus diverses.

Vincent Martin* et Sylvie Robert*

* Vincent Martin était animateur du stage 99, de même que Jean-François Bariteaud,
Serge Équilbey, Robert Mégy et Françoise Viala. Sylvie Robert était une de leurs stagiaires.

Nous tenons à remercier tous ceux grâce auxquels ce stage a été une réussite, et particulièrement Jean-Luc Mathiot, ex-directeur du centre de La Vieille Perrotine, pour son aide efficace, sa disponibilité et sa jovialité, Jacques Gloriès, photographe et Meilleur ouvrier de France, pour avoir bien voulu contribuer à l'animation de ce stage et nous faire partager sa passion, enfin la société Téténal France, en particulier Pascal Lamouret, pour son engagement et son soutien matériel.

 
Quelques Images

 

 


© Jean François BARITEAUD


© Maxime BERNARD


© Gilles ALCARAZ


© Antoinette BOREAVE


© Annie RIBAUDEAU
 

 
Le site du CAES du CNRS